La faillite de FTX, seconde plus importante plateforme d’échange de cryptomonnaies est-elle annonciatrice de la fin des cryptoactifs ? Certains le pensent, ce fait confortant leur scepticisme.
Pourtant en octobre 2022, le Gouverneur de la Banque de France a réuni un parterre de fintechs, de représentants des Banques commerciales et le Ministre de la Transition Numérique pour que la France soit précurseur dans ce domaine. La Banque de France développe des pilotes sur la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) basée sur la Blockchain, la France se targue d’avoir créé le statut de Prestataire de Services d’Actifs Numériques (PSAN) et de dénombrer 52 statuts accordés. Crypto.com, eToro et Société Générale ont fait grand bruit en rejoignant ce groupe récemment. Plusieurs néo-banques dans le monde proposent déjà d’ouvrir des comptes dans certaines cryptomonnaies, d’investir sur ces actifs et même d’offrir des moyens de paiements. Les banques d’investissements font plus que plancher sur le sujet et certaines ont déjà annoncé fournir des services de conservation aux investisseurs institutionnels, y compris JP Morgan dont le CEO a changé sa conviction sur ces actifs.
En Europe, outre les néo-banques, des banques privées suisses ont commencé à offrir aux clients fortunés ce type de service, s’appuyant sur une règlementation similaire à la France et des clients plus appétents naturellement.
Deux réglementations des actifs digitaux vont être adoptées prochainement en Europe et aux Etats- Unis : MICA (Markets in Crypto-Assets), récemment approuvée par le Conseil de l’Union Européenne, et structurée avec la même vision que la réglementation française d’un côté de l’atlantique, et le « Framework for Responsible Development of Digital Assets » ou le « Digital Assets Market Structure and Investor Protection Act » de l’autre côté aux Etats-Unis, vont encadrer les pratiques et réguler les activités financières autour des cryptoactifs. Cela évitera les mauvaises pratiques de beaucoup de projets et surtout de certaines plateformes (comme FTX qui ne remplissait pas des règles de détention et de liquidité) et verra la disparition de nombreux tokens ou coins ne remplissant pas les règles minimales de transparence, de solvabilité et de gouvernance. Ces règlementations permettront l’intégration des cryptoactifs comme une nouvelle classe d’actifs financiers et pourquoi pas comme un nouveau secteur économique à part entière dans l’économie traditionnelle.
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